Topic général: décès des grands noms de l'animation japonaise/mangas

Satoshi Kon, l'un des réalisateurs de dessins animés japonais les plus prometteurs, est décédé d'un cancer à 47 ans.
http://www.20minutes.fr/article/589599/cinema-videorama-satoshi-kon-des-films-entre-imaginaire-et-realite

Il avait travaillé sur des films prestigieux comme Patlabor 2 ou Memories, puis était passé à la réalisation.

Il a réalisé 4 fantastiques longs métrages, dont 3 jouent avec la frontière entre rêves, souvenirs, fantasme set réalité:
*Perfect Blue, sortie au ciné en France, un thriller assez gore sur une série de meutres survenant dans l'entourage d'une starlette qui sent sa raison partir en vrille.
*Millenium Actress, son meilleur film à mon avis, qui n'a eu droit qu'à une sortie DVD. Des journalistes interview une vieille actrice dont le récit mêle ses propres souvenirs et les différends rôles qu'elle a joués. Une pure merveille, touchante, drôle et originale.
*Tokyo Godfathers. Un film plus classique, mais très bon, où trois SDF trouvent un bébé dans les ordures et partent à la recherche des parents.
*Paprika, son dernier film, dont l'héroïne voyage dans les rêves. Un vrai plaisir pour les yeux.

Il avait aussi créé un dessin animé pour la télé, Paranoia Agent, 13 épisodes. Un individu en patins à roulettes agresse des gens avec une batte de base-ball, créant une vrai pyschose, prétexte dans chaque épisode à des portraits de personnages plus intéressants les uns que les autres.

Il travaillait sur un cinquième film, Yume Miru Kikai, dont on ne sait pas si il verra le jour.


Putain, ça m'a foutu un coup. C'était mon réalisateur préféré, l'alternative la plus crédible à l'hégémonie de Ghibli. Même si le film sur lequel il travaillait à sa mort semblait aller dans la tendance enfantilisante dont souffre le cinéma d'animation japonais en ce moment, je ne doute pas qu'il aurait évité toute niaiserie. Qui est-ce qui reste au Japon pour réaliser de bons films d'animaton, maintenant? Oshii sort ses films au compte-goutte. Otomo ne sort pas grand chose non plus. Il y a bien Mamoru Hosoda (Traversée du temps, Summer Wars), mais reste à voir s'il est capable de sortir du carcan du tout public.
Bref, c'est un coup dur pour l'animation japonaise qui a perdu l'un de ses plus ambitieux réalisateurs.

Cette fois, c'est Osamu Dezaki, un immense réalisateur qui nous quitte.

Je regrette de ne pas avoir le temps de faire une présentation détaillée, mais ce monsieur a bercé une partie de votre enfance, même si vous n'êtes pas spécialement fans d'anime.

Il a été réalisateur sur Cobra, Rémi sans famille, Lady Oscar, Très cher frère, Black Jack OAV, Golgo 13, Ashita no Joe (entre autres).

Il a participé a l'Ile au trésor et Jeu, set et match.

Il a aussi travaillé sur Tetsuwan Atom/Astro Boy, la première série télé d'animation japonaise. Dans le métier dès le début, donc.

L'animation japonaise lui doit vraiment beaucoup. Il a su apporter une touche personnelle à la plupart de ses oeuvres et compenser un budget limité par une excellente mise en scène, souvent avec son compère, le character designer Akio Sugino.